Transcription de mon passage sur la radio Alpes 1
Par souci d'inclusivité et d'accès à l'information pour les personnes sourdes et malentendantes, j'ai réalisé une transcription de mon passage sur la radio Alpes 1 le 20 septembre 2021. J'y décris rapidement mon métier, le profil de mes clients ainsi que le budget moyen pour une biographie.
Bonne lecture !
— Natacha Cesbron, bonjour.
— Bonjour.
— Vous êtes écrivaine biographe. Un métier assez rare, d’autant plus sur les Alpes du Sud. Un métier que très peu de personnes connaissent, puisque vous êtes écrivaine, mais pas dans le sens où vous écrivez des histoires, ni des romans de votre propre imagination. Vous écoutez les personnes et ensuite vous racontez leur histoire, c’est ça ?
— Tout à fait. Les personnes qui ont envie de faire un livre de leurs souvenirs, de leur vie, font appel à moi, et mon travail est de les écouter et d’écrire leur livre avec leurs mots.
— Vous faites partie d’un réseau, le réseau des Compagnons Biographes. Vous pouvez nous expliquer quel est ce réseau ?
— C’est un réseau qui est national, qui travaille également à l’étranger. C’est un réseau français et nous sommes cinquante Compagnons. C’est une jauge fixe, il y a des personnes qui entrent quand d’autres sortent du réseau. Nous avons une cohésion, un état d’esprit et des valeurs en commun, une charte, une déontologie. Ainsi qu’un moyen de former les nouveaux arrivants dont j’ai bénéficié.
— Qui sont vos clients ? Qui fait appel à vous pour écrire une histoire ? Alors, ça peut être diverses histoires, ça peut être des histoires de famille, raconter des voyages… Quels sont les thèmes et qui sont vos clients ?
— Tout le monde ! Tout le monde en fait, parce qu’il n’y a absolument rien qui puisse empêcher une personne d’avoir envie de raconter son histoire. Tout le monde a une histoire qui peut être intéressante à entendre, à raconter, à lire. Donc les profils des personnes qui contactent un Compagnon Biographe sont très très variés. Il peut aussi bien il y avoir une personne qui va vouloir raconter la vie de sa famille ou sa propre vie, qu’une personne qui va vouloir raconter sa carrière, sa passion, son engagement militant… Ce peut être une personne toute seule, mais aussi un groupe : un collectif, une famille, une association… Voilà ! Ça peut être très varié !
— Pour illustrer cette question, vous êtes venue avec votre livre, un livre qui s’appelle « Manou ». Ce n’est pas vous la narratrice, vous, vous avez recueilli les propos. Expliquez-nous en quelques mots ; résumez cette biographie.
— C’est l’histoire d’une personne qui a presque quatre-vingt-dix ans, qui a eu sept enfants, douze petits-enfants, à ce jour cinq arrière-petits-enfants et qui m’a raconté sa vie. Qui m’a raconté son enfance, qui m’a raconté ses souvenirs de la Seconde Guerre Mondiale quand elle était enfant, qui m’a raconté sa maternité, sa vie en Algérie où sont nés ses trois premiers enfants, mais aussi la vie de sa mère, la vie de sa grand-mère. C’était un voyage dans le temps très important et vraiment passionnant.
— Ça c’est une idée de cadeau, parce que ça va rester dans le cercle familial, amical. Il n’est pas à la vente. Mais vous pouvez éventuellement trouver un client qui, ensuite, décide de vendre son livre en fonction du thème et du sujet.
— Oui, voilà, il y a un peu deux types de livres : ceux qui sont faits « par et pour » la famille, ou « par et pour » un collectif ou un cercle quel qu’il soit, et les livres qui vont avoir pour but d’être diffusés plus largement. Et là, le client peut tout à fait me le signaler, et je mets en place tout ce qu’il faut : un code ISBN, un code-barres, etc. pour que la personne puisse ensuite le vendre : dans les librairies, en faisant des séances de dédicaces… Ce sont des livres qui sont imprimés (ndlr : édités) à compte d’auteur et qui sont tout à fait, bien évidemment, vendables.
— Dans l’exemple de ce livre « Manou », vous rentrez dans l’intimité de la personne, vous rentrez dans l’intimité des gens… Comment vous fonctionnez, comment vous travaillez ?
— En général, je rencontre la personne une première fois, simplement pour échanger sur le projet. C’est un rendez-vous complètement gratuit, on discute de son projet, de pourquoi, du budget bien évidemment, parce que ça conditionne tout, aussi. Après ce premier entretien, une fois que j’ai produit un devis, etc., la personne me dit « Voilà, on y va ! ». Je vais alors chez elle, ou on se rejoint dans un endroit neutre, comme une bibliothèque, et on fait le premier entretien, la personne me raconte. Ce sont des entretiens qui sont très libres, le narrateur n’a pas à se préoccuper de comment il doit faire, de ce qu’il doit faire, ça c’est ma partie, c’est moi qui m’occupe de ça. Lui, tout ce qu’il a à faire, c’est se poser et raconter. J’ai un petit dictaphone qui enregistre, qui est très discret, que la personne oublie vite. Avec ce que j’ai enregistré, je vais produire, écrire son histoire. Je vais retranscrire, reformuler, organiser, c’est ça mon travail. En même temps, l’enregistrement me permet de garder le ton de la personne, ses expressions. Tout le monde a des petites expressions, des petits tics de langage, et ça, justement, avec l’enregistrement, je les conserve, et ça me permet de les mettre dans le texte.
— Vous avez parlé du prix. Combien coûte par exemple, le livre que vous nous avez amené ? Donc 150 pages environ. À l’intérieur il y a également des archives, il y a un arbre généalogique, on y retrouve des photos de famille, des photos de voyage… Combien ça coûte pour une biographie d’une cent cinquantaines de pages ?
— J’ai coutume de dire qu’offrir une biographie, c’est offrir ou s’offrir un beau voyage, c’est à peu près les mêmes tarifs. C’est-à-dire, deux mille cinq cents, trois mille cinq cents euros pour une biographie moyenne. Ça peut être moins, suivant le projet et le budget. Ça peut être aussi beaucoup plus. J’ai des collègues qui ont des projets à dix mille, quinze mille euros sur plusieurs tomes, etc. ça peut être aussi toute une saga familiale, donc. Celui-ci, c’est un livre qui a à peu près cent pages de texte et un livret photo et généalogique d’une quarantaine de pages, qui a un budget de deux mille neuf cents euros. Après, je peux aussi faire du temps de recherche, d’archivage, qui évidemment est facturé et augmente le budget. Ça dépend vraiment du budget de la personne.
— Natacha Cesbron, comment on fait pour vous contacter ? Vous travaillez sur quel secteur ?
— J’habite sur Gap et je travaille sur Gap. Je peux travailler à une heure, une heure et demie autour de Gap sans aucun problème. Si les personnes sont plus loin que ça, je peux travailler en visio. C’est totalement faisable du moment que la personne a accès à un ordinateur et sait l’utiliser, ou a une personne dans son entourage qui peut lui montrer comment ça fonctionne. Et si vraiment c’est loin ou compliqué, et bien nous sommes un réseau de cinquante Compagnons sur toute la France. Donc il y a toujours un Compagnon Biographe pas loin.
— Si vous êtes intéressés pour retrouver Natacha Cesbron, je vous invite à consulter son site internet natachacesbron.fr ou vous allez sur compagnonsbiographes.net et vous retrouverez son nom dans la liste des Compagnons Biographes. Merci d’avoir été avec nous ce matin !
— Merci !
Vous habitez dans les Hautes-Alpes et alentour et vous souhaitez faire écrire votre histoire ? Contactez-moi.